Art des mots — Le Poémier
Mon dictionnaire poétique
Lettre C
par Jean-Claude Raymond
Table des matières
Ci-dessous, les définitions de Mon dictionnaire au cours de mes lectures commençant par la lettre C.
Mon Dictionnaire poétique
est constitué progressivement de citations extraites de poèmes lors de mes lectures.
Quelques définitions peuvent toutefois provenir de textes en
prose lorsqu'elles me conviennent. Je ne cherche pas à rendre ce
dictionnaire le plus complet possible. Il existe des recueils de
citations plus complets que ce travail personnel. Vous trouverez des
citations, voire des poèmes complets provenant des
plus grands écrivains mais aussi ceux de mes amis poétes et poétesses.
Champagne
Le Champagne, si on a le temps de l'écouter, fait le même bruit dans sa mousse et dans son verre, que la mer sur le sable.
Max Jacob (1876-1944)
in Le Cabinet Noir
Chat-Huant
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit
Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes,
Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit.Paul Verlaine
VI - L'Heure du berger in Poèmes saturniens - Paysages tristes
Cheminée
Vous n'avez plus de place en nos mornes maisons.
Ce siècle vous ignore, ô vieilles cheminées !
Hanté de froid confort il juge surannées
Vos flammes qui croissaient en folles floraisons.Cheminées in Chanter quand même…
Chouette
La chouette chevêche.
Mes yeux ouverts la nuit, éclairent vos sommeils
Le soleil me chagrine, la lumière me blesse,
Tandis que roule au ciel la lune magicienne,
Où tintent les étoiles, doucement je m'éveille.
Mon coeur bat magnifique dans l'obscur royaume,
Et, si le jour les heures m'ennuient, si je dors,
Je vais au crépuscule vers les nuages mauves,
Chercher un calme écrin où le bonheur repose.
Je brode de mon bec, pointe sculptée d'épines,
Les doux cristaux de neige dans l'hiver fébrile,-
Quand les rosés défaillent aux jardins envoûtés,
Défroissées de mes ailes, aux parfums ambrés.
Je suis !a chouette chevêche, étincelante d'or
Et je me fonds dans l'air où dorment des trésors,
Les hommes ont peur de moi car je reste secrète,
La nuit est mon royaume aux mille sortilèges.in Vieux-Poitiers — Au Fil des mots
Clarté
La clarté vraie et la meilleure flamme,
C'est le rayon qui va de l'âme à l'âme !Victor Hugo
Un soir que je regardais le ciel (XXVIII),
Livre deuxième L'Âme en fleur
in Les Contemplations
Clé
Clé du logis dont le seul nom est radieux !
Clé du cellier riche en bouteilles !
Clé du jardin ouvert au grand regard des cieux !
Clés d'armoires rondes et vieilles.Les clés abandonnées in Chanter quand même…
Coccinelle
La Coccinelle
ELLE me dit : « Quelque chose
« Me tourmente. » Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.J'aurais dû -- mais, sage ou fou,
À seize ans, on est farouche, --
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.Sa bouche fraîche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.« Fils, apprends comme on me nomme »,
Victor Hugo, La Coccinelle (XV) - Livre premier Aurore - in Les Contemplations, mai 1830
Dit l'insecte du ciel bleu,
« Les bêtes sont au bon Dieu ;
« Mais la bêtise est à l'homme. »Victor Hugo
La Coccinelle (XV) - Livre premier Aurore
in Les Contemplations, mai 1830
Cœur
Mon cœur s'ébat en odorant la rose
Et s'éjouit en regardant ma Dame.
Trop mieux ne vaut l'une que l'autre chose
Mon cœur s'ébat en odorant la rose.
Jean Froissard (vers 1337 - vers 1404)
in Poésies
Cordier
Dans mon allée habite un cordier patriarche,
Vieux qui bruyamment tourne sa roue, et marche
À reculons, son chanvre autour des reins tordu.Victor Hugo
Lettre (VI), Livre deuxième L'Âme en fleur
in Les Contemplations
Crépuscule
Avec des chatoiements de riche draperie,
Serein, le crépuscule à l'horizon descend.
Son ultime clarté couronne le versant
Et sa pourpre royale à l'or pur se marie.Gaston Berry, Crépuscule in Chanter quand même…Crépuscule in Chanter quand même…
Critique
Il serait prodigieux qu'un critique devint poète, et il est impossible qu'un poète ne contienne pas un critique. Le lecteur ne sera donc pas étonné que je considère le poète comme le meilleur de tous les critiques.
Baudelaire
Cygne
Le CygneSans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l'ombre avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
À des neiges d'avril qui croulent au soleil ;Mais ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphyr,
Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux.
Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,
Il cache son bec noir dans sa gorge éclatante.Tantôt le long des pins , séjour d'ombre et de paix,
Il serpente et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d'une tardive et languissante allure.Tantôt il pousse au large et loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l'azur,
Il choisit pour fêter sa blancheur qu'il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.Puis quand les bords de l'eau ne se distingue plus,
À l'heure où toute forme est un spectre confus,
L'oiseau dans le lac sombre où sous lui se reflète
La splendeur d'une nuit lactée et violette,
Comme un vase d'argent parmi les diamants,
Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.Sully Pruhomme
in Les Solitudes
Fin.
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Art des mots — Le Poémier vous remercie de votre visite
Dernière modification : 2007-04-30 - 18:54:10
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